Le monde de la finance solidaire est en ébullition. Depuis le 1er janvier 2022, tous les contrats d’assurance vie auront l’obligation de proposer au minimum un fonds solidaire, c’est-à-dire un produit consacrant de 5 à 10 % de son actif au financement de structures de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ces fonds sont surnommés « 90-10 ». Cette mesure devrait être très bénéfique à ces produits jusqu’ici majoritairement distribués dans le cadre de l’épargne salariale.
Le but est de réunir les investissements solidaires dans un seul fonds permettant de mutualiser les investissements et de pouvoir financer jusqu’à plusieurs millions d’euros pour une même structure de l’ESS dans certains cas.
Concrètement, comment ces acteurs sont-ils sélectionnés par les gérants des fonds solidaires ? Chaque société de gestion développe une approche spécifique, même si certains poids lourds du secteur, comme la foncière Habitat et Humanisme, France Active Investissement ou encore l’ADIE, sont présents dans la plupart des fonds.
« Mutualiser les investissements »
Depuis une dizaine d’années, la tendance est à la création d’un produit spécifique qui sert de « poche solidaire » à l’ensemble des fonds « 90-10 » d’une même maison et peut même être distribué auprès d’autres sociétés de gestion n’ayant pas cette expertise. « Réunir nos investissements solidaires dans un seul fonds nous permet de mutualiser nos investissements, donc d’être capables de financer jusqu’à plusieurs millions d’euros pour une même structure de l’ESS dans certains cas », explique Laurence Laplane-Rigal, directrice de l’investissement à impact social chez Amundi, dont le fonds « pur solidaire », Amundi Finance et Solidarité, pèse à lui seul environ 410 millions d’euros.
« Nous accompagnons ces entreprises, coopératives ou associations, dans leur changement de taille, lorsqu’elles passent de l’échelle locale à l’échelle régionale, ou de la région au territoire national », précise Mme Laplane-Rigal, citant Vivre en béguinage (logement accompagné pour seniors), Homnia (logement pour personnes en situation de handicap), La Varappe (insertion par l’emploi) ou encore My Retail Box (distribution en vrac). Amundi finance au total 43 structures de l’ESS, pour des tickets compris entre 800 000 euros et 5 millions d’euros, voire plus, sous forme de dette ou d’apport de fonds propres.
« Nous prêtons entre 100 000 euros et 400 000 euros en direct via le fonds Insertion Emplois Dynamique, en partenariat avec France Active », détaille de son côté Fabien Leonhardt, gérant du fonds chez Mirova, le pionnier du secteur. Il investit également dans le véhicule solidaire de la maison, Mirova Solidaire, qui pèse 265 millions d’euros. « Ce fonds finance une cinquantaine de structures. Des opérateurs historiques, comme Habitat et Humanisme, mais aussi de petits acteurs que nous soutenons dès leur premier tour de table, lorsque peu de fonds solidaires s’y intéressent encore », souligne M. Leonhardt. Il cite par exemple Villages vivants, spécialisé dans le développement de commerces en milieu rural et Envie Autonomie, un réseau d’entreprises d’insertion.
Tant au niveau national qu’au niveau mondial, les épargnants désirent des fonds investissant de manière durable, quoi de mieux pour démarrer 2022. Vos conseillers Mab Den sont à votre écoute pour vous accompagner sur ces sujets.
Source : Le monde